CORRIDA DE LA QUINTA


Mardi 22 juillet à 11h.


Photos de Rémi Laffourcade

Novillos de Bucaré pour Alberto Lamelas, Juan Luis Rodriguez et Miguel Tendero.


 

Alberto Lamelas s'installe à puerta gayola, et plonge magnifiquement afin d'éviter les cornes du toro. Il sera toutefois attrapé sans gravité. Le gros toro se prend une longue pique bien appuyée, et Lamelas pose les banderilles en musique: une paire de bleu/blanc/rouge, et une paire de rose qu'il casse à moitié, tellement il excelle dans ce boulot, il les trouve trop longues! Il brinde au public. A la deuxième série à gauche, il se fait accrocher et reprend donc à droite face à ce toro muni d'une tête chercheuse. A la fin d'une autre série, il a vraiment du mal à décoller l'animal de son corps. Encore une série à droite ponctué d'un grand cri d'une dame derrière moi. Une série de manoletinas où la dame commente "il va se faire ramasser". Une épée en place foudroyante. Une oreille.

José Luis Rodriguez, enfin, on pense, car les areneros signalent d'un coté "Miguel Tendero" et de l'autre "JL Rodriguez", enfin au bout d'un moment ils enlèveront Tendero. Il fait un petit accueil à la cape à un gros toro noir. Celui-ci aussi semble muni d'une tête chercheuse. "Il va se faire attraper" dit la dame. Un tiers d'épée, suivi de 4 coup inefficaces, et un bon 5ème, autant de descabellos, pauvre bête, la peau pourra servir de passoire! Deux avis et un toro très applaudit lors de sa sortie.

Miguel Tendero hérite d'un joli toro gris. Une pique. La cuadrilla pas formidable se débrouille pour poser deux paires de banderilles. Depuis les gradins on entend Michel Etcheverry qui chante les points du gala de pelote basque à main nue. Une série à droite, une à gauche, la musique joue, il se fait accrocher, la musique s'arrête. Une autre série à droite. Une entière, le toro se couche, la puntilla le relève, suivent trois descabellos.

Alberto Lamelas revient pour une puerta gayola chaud de chez chaud!!! Le peon profite de la confusion pour toréer tout un quite de cape! Une pique longuette, banderilles en musique: clavelitos chanté par une partie du public, mais juste le refrain, vu que personne ne connaît les couplets. Séries à gauche, vent léger sur les gradins: on est bien! Une mete y saca, suivie d'une entière et d'une puntilla d'un vrai puntillero.

José Luis Rodriguez revient pour affronter un toro que la dame derrière moi qualifie de "sale bête té!" gris foncé très beau, le ventre blanc. Deux piques ni longues ni trop appuyées: parfaites. Le picador se fait applaudir au moment de sortir, et se retourne pour voir qui on applaudit! Faena musicale, une entière foudroyante, deux oreilles. "Vuelta" crie le public, à l'adresse du toro.

Le dernier, un toro tout noir, prend une pique appuyée, Tendero tente une chicuelina, puis demande le changement de tercio mais le président veut voir une autre pique. Là encore deux paires de banderilles sont posées, pas la troisième, mais tout de même aux couleurs de la ville! Muleta en main Tendero tourne autour du toro en ne sachant attaquer de la droite ou de la gauche, le toro ayant visiblement l'intention de lui foncer dessus et pas dans le tissus. "Pas la peine, pas la peine" répète en boucle un type derrière moi, la dame étant partie faire la cuisine. Des "il voit le mec, il a compris" précèdent des "matalo"... On ne va pas être en retard pour l'apéro. Un coup d'épée, puis le toro part pour une vuelta tout autour du ruedo. Un péon arrache courageusement l'arme et Tendero pinche, met un tiers d'épée, descabelle quatre fois. Le toro a fini par faire tout le tour de l'arène pour revenir à son point de départ...

 

Mardi 22 juillet à 18h

Toros de La Quinta pour El Fundi, Julien Lescarret et Antonio Joao Ferreira

Le premier exemplaire de La Quinta est un magnifique animal qui sort mollement dans l'arène. Ferreira lui fait un accueil de cape qui le laisse au centre. La première pique l'animal s'emploie tellement qu'il renverse cheval et picador, sans mal, heureusement. Deux autres piques d'école suivront. Vraiment, on se croirait à une corrida-concours, c'est fabuleux! Ferreira pose lui-même les banderilles en musique, et aux couleurs du Stade Montois: noires et jaunes. La cérémonie d'alternative se déroule, échanges de muletas et épées, accolades et conseils divers. Ferreira débute sa carrière de matador par une série à droite, une autre à gauche très applaudies. Encore à gauche, avec des "olés" profonds jamais entendus au Plumaçon! Je n'ai jamais ressenti ici une pareille vibration, on se croirait ailleurs, c'est formidable! Une cascade sur le dos du toro avec la peur dans les yeux, deux-tiers d'épée, une oreille et une vuelta pour le toro, avant celle du torero.

Le second La Quinta sort rapidement du toril, Fundi réalise une belle série ponctuée de olés. Une petite pique, suivie d'une autre où le toro part du centre du ruedo. Fundi brinde au public. Il faut que je vous avoue ne pas trop aimer ce torero, j'ai l'impression que ça fait 20 ans que je le vois, et moi j'aime voir les jeunes. Je reconnais quand même une belle série à gauche. Un cinquième d'épée, une entière entre les cornes et une oreille.

Le troisième La Quinta est également beau, pourvu qu'il soit bon, Julien Lescarret en a bien besoin! Joli quite de cape pour l'accueillir, deux piques, banderilles montoises. Faena au centre du terrain, de belles séries très applaudies. Musique, olés, on est bien! Julien est très bien. Une entière, une oreille!

Le quatrième est très applaudi lors de sa sortie: il est très haut, très fier, très bien présenté. Deux piques. J'entends des olés, j'étais en train de lire mes sms (oui je sais, j'ai cédé à la mode du portable!) J'ai bien fait de regarder: le vieux Fundi était en train de faire une cascade sur le toro. J'ai cru qu'il avait été encorné dans la poitrine, mais le toro s'est contenté de lui couper la cravate. Il tue d'une entière et de trois descabellos, je crois qu'il perd la main, vivement la retraite. Une oreille. Pour une mort si longue? Tout se perd!

Excellent quite de Julien au cinquième toro, qui est un bel animal vif et sauteur. Deux petites piques, quelques huées pour le cheval qui a légèrement marché sur la ligne. Brindis à la nouvelle commission taurine. Après le toro faiblit, faena mollette, un tiers d'épée et une entière.

Joli accueil de cape de Ferreira au sixième, puis il va se placer seul pour la pique, longue comme un jour sans musique. Le nouveau maestro place joliment le toro pour la seconde pique. Banderilles musicales jaunes et noires et des blanches aussi. Entame par une belle série à gauche, olé et olé, et musique! Une autre belle série à droite, puis encore à gauche. Une épée presque loupée qui se plante verticalement. Deuxième essai, un avis, encore deux loupés et une entière.

Sortie à hombros du vieux Fundi, mais acclamation très chaleureuses pour Julien Lescarret et Antonio Joao Ferreira.


El Fundi



Julien Lescarret


Antonio Joao Ferreira

 

Texte et photos isa du moun